GRAAL

La mesure du rapport des nucléides cosmogéniques 26Al/10Be est primordial pour de nombreuses applications géochronologiques, notamment liées à l’évolution des hominidés et à leur dispersion ou à la quantification de processus complexes contrôlant l’évolution de la surface terrestre. Néanmoins, son utilisation est souvent limitée par les larges incertitudes liées à la difficulté des mesures des concentrations en 26Al par Spectrométrie de Masse par Accélérateur (SMA).

Le radionucléide cosmogénique à vie longue 26Al (T1/2 = 701 ka) peut être mesuré par SMA car l’interférent isobarique 26Mg peut être efficacement supprimé dans la source d’ions. En effet, alors que l’26Al produit des ions 26Al-, le 26Mg qui ne produit pas d’ions négatifs est totalement supprimé. Les mesures d’26Al souffrent toutefois souvent du faible rendement d’ionisation de l’Al en Al-, ce qui affecte la précision des rapports 26Al/27Al mesurés.

Pour améliorer l’efficacité de la mesure de l’26Al une possibilité est d’augmenter le rendement de production des ions négatifs dans la source d’ions. Or, le rendement d’ionisation de l’espèce moléculaire AlO- est au moins un ordre de grandeur supérieur à celui de l’espèce atomique Al-, mais l’interférent isobarique MgO- étant alors également produit. La séparation de ces isobares devient alors impérative.
Afin de garantir un taux de comptage compatible avec les performances des détecteurs utilisés (chambre d’ionisation à gaz multi-anodes), il est donc nécessaire de réduire l’intensité de 26Mg de plusieurs ordres de grandeur avant le comptage final de l’26Al.

La technique la plus pertinente et la moins pénalisante en termes d’efficacité consiste à introduire un aimant rempli de gaz (GFM) devant le détecteur.

L’ajout en cours d’une ligne d’analyse dédiée à la mesure du nucléide cosmogénique 26Al comportant un GFM permettra au LN2C de continuer à produire des données qui soient aux meilleurs standards internationaux