Centre de recherche et d’enseignement
des géosciences de l’environnement
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La plus ancienne contamination en métaux aux pieds des pyramides de Gizeh

Une nouvelle étude révèle la plus ancienne contamination en cuivre et en arsenic sur le plateau de Gizeh en Égypte il y a plus de 5000 ans, au pied des pyramides et qui résulte des outils utilisés pour la construction de la nécropole. Ces métaux constituent des traceurs originaux qui contribuent à résoudre des incertitudes sur l’édification de certaines tombes pharaoniques.

Cette étude est le fruit d’une collaboration internationale et interdisciplinaire qui a permis de produire plusieurs articles sur les reconstructions paléoenvironnementales du plateau de Gizeh où ont été construites les pyramides de Khéops, Képhren et Mykérinos, et de nombreux tombeaux pharaoniques. Si ce site a fait l’objet de nombreux travaux archéologiques, les approches géomorphologiques, paléoécologiques et géochimiques y sont rares voire inexistantes. La mise en œuvre de ces approches simultanément sur des échantillons du même site révèle la plus ancienne contamination régionale en cuivre et en arsenic de plus de 5000 ans, résultant de l’utilisation d’outils, en particulier pour l’édification de la nécropole.
 
Cette découverte a été rendue possible grâce aux analyses géochimiques réalisées sur une carotte sédimentaire forée aux pieds des pyramides, dans un ancien bras du Nil aujourd’hui disparu et qui permettait d’acheminer les matériaux de construction, ancien bras caractériser par une prospection géophysique et géomorphologique publiée par la même équipe (Sheisha et al., 2022; Younes et al., 2024).
 
Les différentes phases de développement de la nécropole de Gizeh peuvent ainsi être caractérisées chimiquement depuis la période prédynastique jusqu’au Nouvel Empire, avec une attention particulière portée sur la construction des pyramides et du Sphinx. Cette étude conforte des résultats archéologiques et contribue à lever des incertitudes sur les dates d’édification de tombes pharaoniques, en particulier pendant la première dynastie, plus de 3000 ans avant notre ère. Ces travaux se fondent parfaitement dans les découvertes archéologiques antérieures et fournissent des données originales qui ouvrent de nouvelles perspectives de recherche sur les nécropoles de la vallée du Nil au moyen de traceurs indépendants et complémentaires des analyses archéologiques.

. Younes G. et al. (2024). Journal of Archaeological Science: Reports, 53, 104303.
. Sheisha H. et al. (2023). Quaternary Science Reviews, 312, 108172.
. Sheisha H. et al. (2022). PNAS, 119(37), e2202530119.

Le Sphinx et la pyramide de Khéphren sur le plateau de Gizeh (Egypte) © Nick Marriner

Une collaboration entre :
. Le CEREGE (CNRS UMR7330, AMU UMR34),
. le NRIAG
.
l’Université Ain Shams (Egypte),
. l’Université de Newcastle (Angleterre),
. le SKLEC (Chine),
. ThéMA (CNRS UMR6049, univ. Franche-Comté, MSE), 
. le CRBE (CNRS UMR5300, univ. Toulouse 3).

Publication

The construction of the Giza pyramids chronicled by human
copper contamination, Geology, 21 juillet 2024

CNRS Terre et Univers, 6 août 2024

5,000-Year-Old Copper Pollution Found near the Pyramids, EOS, 23 août 2024

Contacts

Alain Véron, CEREGE (CNRS UMR7330)
David Kaniewski, CRBE (CNRS UMR5300)

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