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Centre de recherche et d’enseignement
des géosciences de l’environnement
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ERC Starting Grant 2024 : Olivier Sulpis

Alors que la crise du changement climatique s’amplifie, il est impératif de comprendre et d’atténuer les flux de dioxyde de carbone (CO2). Un aspect moins connu et pourtant important de cette crise réside dans le rôle des vastes étendues de sédiments marins qui recouvrent les deux tiers de la surface de la Terre.

Un élément clé de ces sédiments est le carbonate de calcium (CaCO3), une famille de minéraux qui constitue les coquilles et les squelettes des organismes marins. Les émissions de CO2 entraînent une acidification des océans, déclenchant la dissolution du CaCO3 qui, à son tour, neutralise le CO2, agissant comme un puits de CO2 crucial sur des échelles de temps millénaires.

Cependant, les mécanismes et le rythme de cette dissolution restent inconnus en raison des défis posés par les hautes pressions de l’océan profond et les communautés bactériennes insaisissables qui interviennent dans le processus de dissolution.

Le projet Deep-C vise à comprendre la dissolution du CaCO3 en eaux profondes, ouvrant ainsi la voie à une compréhension plus approfondie et à une atténuation potentielle des impacts du changement climatique. En se concentrant sur les domaines abyssal et hadal, cette recherche innovante vise à dévoiler la nature et le taux de dissolution du CaCO3 à l’aide de réacteurs à haute pression.

Ces réacteurs, qui simulent la pression et la température des environnements en eaux profondes, constituent une alternative solide aux études sur le terrain. Grâce à l’intégration de capteurs de pointe et à l’utilisation de techniques avancées d’imagerie du CaCO3, nous générerons des données précises et continues sur les processus biogéochimiques en cours. En hébergeant des cultures bactériennes dans les réacteurs, à côté de grains de CaCO3 naturels, ce projet permettra d’approfondir les mécanismes de dissolution.

Les résultats obtenus permettront d’affiner un modèle biogéochimique global, ce qui favorisera une meilleure compréhension du rôle de l’océan dans la séquestration du carbone et fera avancer les efforts mondiaux en vue d’une atténuation efficace du changement climatique.

Olivier Sulpis est chargé de recherche au CNRS basé au CEREGE à Aix-en-Provence.

Il a obtenu son doctorat en géochimie aquatique à l’Université McGill, à Montréal. Il a ensuite travaillé aux Pays-Bas, à l’Université d’Utrecht en tant qu’associé de recherche.

Olivier est spécialiste de la dissolution des sédiments marins dans l’Anthropocène. En parallèle de ses recherches fondamentales, Olivier a travaillé avec plusieurs organisations internationales implémentant des méthodes d’alcalinisation de l’océan dans le but d’en augmenter sa capacité à capter du CO2, ou encore des nouvelles sources d’énergie renouvelable en mer.

En dehors de la recherche, Olivier enseigne à l’université d’Aix-Marseille, afin de donner aux jeunes générations les outils nécessaires pour accélérer la transition énergétique et environnementale.

En parallèle du projet Deep-C, Olivier est co-responsable d’un groupe de travail auprès du Centre de Synthèse et d’Analyse sur la Biodiversité portant sur les gastéropodes marins, ainsi que d’un groupe de travail auprès du Conseil Maritime Européen portant sur l’évaluation des techniques de captation du CO2 par l’océan.

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Olivier Sulpis © Hombeline Dumas