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Centre de recherche et d’enseignement
des géosciences de l’environnement
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FOCUS Hugo PELLET

Dans la Grotte Cosquer avec Hugo PELLET, Doctorant de l'équipe Ressources, Hydrosystemes et Carbonates au CEREGE.

Doctorant d’Aix-Marseille Université au CEREGE et au Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques en mécanique des fluides Hugo Pellet, étudie le fonctionnement hydroclimatique de la grotte Cosquer en vue de fournir des données d’aide à la décision des choix de conservation archéologique.

Un cursus d’Ingénieur Polytech

J’ai suivi une formation d’ingénieur en intégrant l’école Polytech Clermont (2 années de licence sciences pour l’ingénieur – mécatronique) puis j’ai suivi le cycle ingénieur à Polytech Marseille en mécanique et énergie.

Suite à mon stage de fin d’étude en simulation 3D des fluides (CFD), j’ai été recruté en tant qu’ingénieur CFD dans l’industrie nucléaire tout en cherchant un sujet de thèse. Bruno ARFIB (CEREGE), Stéphanie TOURON (Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques) et Pierre HENRY (CEREGE) m’ont proposé de travailler sur le sujet : la dynamique des écoulements d’air et d’eau dans un massif carbonaté karstique côtier et l’impact sur l’altération des parois : application à la grotte Cosquer et l’état de conservation de ses parois et de ses œuvres

L’objectif de ce travail de thèse est de modéliser les écoulements d’air et d’eau dans cet hydrosystème karstique en liaison avec la mer, afin de prévoir l’évolution des niveaux d’eau dans la grotte. Les résultats doivent aider aux choix de conservation archéologique à mettre en œuvre. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de comprendre les facteurs qui contrôlent les variations de pression de l’air et de niveau de l’eau.

Ce sujet repose sur des données hydro-climatiques (pression de l’air, température, niveau d’eau, conductivité de l’eau, humidité…) mesurées avec des sondes placées dans la grotte depuis 2014, complétées avec des données météorologiques et océanographiques. Le suivi hydroclimatique de la grotte Cosquer s’est poursuivi et s’est enrichi tout au long de ma thèse.

Par ailleurs, j’ai consacré une partie de ma première année de thèse à être formé, notamment à la plongée, pour pouvoir travailler sur ce site sensible et participer à l’organisation d’une logistique de grande ampleur : bateau, plongeurs professionnels, pompiers, autorisations administratives, vérification et suivi des conditions météos …

Sujet de Thèse d’Hugo PELLET
Les écoulements d’air et d’eau dans un massif carbonaté karstique côtier et impact sur l’altération des parois : application à la grotte Cosquer et l’état de conservation de ses parois et de ses œuvres.
Avec le soutient financier d’AMU, du LRMH et de l’institut ARKAIA.

Axe transverse de recherche CEREGE Géoarchéologie et Archéométrie

Publication
Mesoscale permeability variations estimated from natural airflows in the decorated Cosquer Cave (SE France), EGU Sphere, HESS, 4 sept. 2024
Hugo Pellet, Bruno Arfib, Pierre Henry, Stéphanie Touron, and Ghislain Gassier

Highlight HESS – Editor’s choice : 
« The subject of the paper is well outside the mainstream, and interesting for its methodological approach, the way it connects cave hydrology to air permeability of sedimentary rock, and the relevance for the protection (or lack thereof) of prehistoric cave art. »

Les missions à la Grotte Cosquer

Au moins une à deux fois par an, des interventions dans la grotte permettent de récupérer les données et de vérifier le bon fonctionnement des équipements. Si une sonde tombe en panne sans que nous le sachions, c’est autant de données perdues pendant le temps d’inactivité.

Depuis l’Estaque ou la Joliette, l’heure de navigation jusqu’au site sur le nouveau navire de recherche archéologique Alfred Merlin nous permet la finalisation des derniers préparatifs et une restauration légère pour ne pas plonger le ventre vide. Arrivés sur site, nos combinaisons enfilées, nous nous mettons à l’eau.

La plongée jusqu’à la grotte ne dure qu’une dizaine de minute. L’équipe de plongeurs professionnels assure notre sécurité et le transport du matériel informatique soigneusement conditionné dans des bidons et des sacs étanches.

Le contexte de la grotte Cosquer implique des conditions et un milieu extrême pour le matériel. Celui-ci subit des variations de pression importantes, une humidité permanente et l’agression du sel par la mer. Il n’est donc pas rare que certains équipements tombent en panne. Le temps sous terre étant limité à 4/5h environ, il nous faut anticiper les problèmes éventuels et fixer des objectifs précis, aucun aller-retour n’étant envisageable une fois sous terre.

La récupération des données est un processus très long : on compte 20 min pour certaines sondes ! Des mesures ponctuelles permettront de vérifier la qualité des données récoltées, ainsi que des photos pour vérifier l’évolution des niveaux d’eau dans la grotte. Tout est minutieusement répertorié dans un carnet pour référence en cas de problème, de changement ou de déplacement de sonde.

Après le terrain, l’essentiel du travail se fait sur ordinateur pour nettoyer, mettre en forme, combiner l’ensemble des données nouvellement acquises et ainsi commencer à les exploiter concrètement. Ces données sont une mine d’informations sur le fonctionnement actuel de la grotte. La durée des séries chronologiques permet d’analyser l’évolution du système au cours du temps, ses liens avec la mer ou la météo.

« La grotte Cosquer constitue un patrimoine unique et fragile qu’il convient de protéger, conserver et connaître de la façon la plus complète, afin d’en garder la mémoire et de la transmettre », Archéologie.culture.gouv

Ces données ont permis d’explorer la géométrie de la grotte et les effets des précipitations sur les variations de niveau d’eau dans la grotte (voir la publication HESS EGU Sphère)

Ces missions s’intègrent dans le projet pluridisciplinaire de l’équipe de recherche Grotte Cosquer dirigée par Cyril Montoya, soutenues par la Direction Régionale des Affaires Cultures (DRAC). Parmi les objectifs: la reconstruction de l’histoire de la grotte, sa fréquentation ainsi que l’élaboration d’un jumeau numérique.
Les Mystères de la Grotte Cosquer,
Cyril Montoya, CNRS Le Journal.

Ouverture de la réplique de la grotte Cosquer 
Une évocation de la grotte Cosquer est aujourd’hui ouverte à Marseille, dans la villa Méditerranée. Il s’agit d’une recomposition de six zones remarquables, dites  « écailles » de la grotte. Les visiteurs circulent à bord de modules d’exploration (petits véhicules autonomes), au sein d’un centre d’interprétation de la grotte, pour découvrir l’art pariétal et le contexte archéologique et environnemental unique, notamment avec la thématique de la montée des eaux. 

Documentaires et articles consacrés à la grotte Cosquer
. Un chef-d’œuvre en sursis, documentaire de Marie Thiry (Gédéon programme, Arte France, NHK) diffusé sur Arte en 2022

. Grotte Cosquer Homo Sapiens et la mer, documentaire France 5 le 21/03/2024.

. Cosquer, une grotte sous pression, Actualité Région SUD

. Grotte Cosquer, les recherches continuent, Actualité Région SUD

Deux organismes accompagnent les missions

Immadras : installé à la pointe rouge (Marseille), la société de Luc et Orsane Vanrell accompagne les missions avec une logistique rapide à mettre en œuvre.

Le DRASSM (Département de Recherche de l’Archéologie Subaquatique et Sous-Marine du Ministère de la culture dédié à l’archéologie sous-marine) : une fois par an, des missions encadrées par le DRASSM rassemble l’équipe de recherche Grotte Cosquer : archéologues, géomorphologues, hydrogéologues…